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Groupe d'études citoyennes sur le vieillissement

Introduction

Publié le 19 Avril 2013 par Groupe d'études citoyennes sur le veillissement

Le vieillissement d’une partie de plus en plus importante de la population est une donnée connue et souvent analysée. Elle est en général abordée sous le seul angle de l’économie, celui du coût des retraites et de la dépendance pour les budgets sociaux de la nation.

Mais c’est aussi, et peut-être avant tout, une donnée urbaine.

C’est dans les villes, dans les quartiers, que dans les décennies à venir se joueront les rapports entre les générations et l’adaptation des personnes vieillissantes à leur cadre de vie. Une société sans mixité générationnelle sera, n’en doutons pas, une société privée d’une partie du lien de société qui marquait autrefois la vie de la cité. Ce sera aussi une société où les services, de plus en plus coûteux et difficiles à assurer, devront suppléer l’absence de lien social. Enfin, ce sera source de gaspillage lorsqu’il faudra convertir les équipements prévus dans les quartiers pour des plus jeunes (les écoles, les salles de sport…) aux nouveaux besoins.

A Villeneuve d’Ascq, un groupe de recherche s’est mis en place en 2002 pour étudier « la place de la personne âgée dans la ville ». Le groupe a réuni des chercheurs et des citoyens engagés dans la vie locale. Avec l’appui de la municipalité il a scruté l’évolution de la ville.

Villeneuve d’Ascq peut être considérée comme emblématique d’une situation urbaine qui risque de se reproduire en de nombreux secteurs de la métropole. Ville nouvelle dans les années 70, le territoire a vu, entre 1970 et 1990, sa population plus que doubler et passer de 26 000 habitants (en 1968) à 65 000 habitants (en 1990). Ses nouveaux quartiers, sa conception architecturale et les nombreux équipements publics qui ont accompagné la construction des logements, ont attiré une masse importante de familles en quête d’un habitat sur la métropole lilloise. La plupart d’entre eux étaient jeunes et venaient y fonder un foyer. Quarante ans plus tard beaucoup y sont encore : au cours des vingt dernières années plus de 60% des habitants sont restés et ce en dépit d’une formidable accélération de la mobilité sociale, du déplacement des emplois et de l’évolution des structures familiales.

Comment transformer une cité, des quartiers à l’origine conçus pour des familles jeunes, sportives et actives, pour les adapter à des couples et des personnes seules en phase de vieillissement ? Tel est le point de départ de l’étude menée par le groupe de recherche et dont nous proposons ici une synthèse.

Partout dans les villes, la multiplication des habitants âgés interpellera les élus et les aménageurs. Ne pas se préparer à cette révolution silencieuse expose les responsables à de difficiles adaptations.

C’est dans les établissements spécialisés que les personnes les plus âgées trouvent leur place, plus souvent par obligation que par choix. Certes, on est aujourd’hui très loin des hospices d’autrefois, et les établissements pour personnes âgées se sont modernisés et adaptés. L’accueil en établissement signe pourtant souvent le temps d’une rupture difficile.

Le groupe de recherche s’est attaché à examiner les conditions de ces hébergements. Si les conditions matérielles et sanitaires sont en général bonnes, il n’en est pas de même des conditions psychologiques. Trop souvent considérées comme « objets » de soin et trop peu comme « personnes » disposant de leur libre arbitre, isolées dans un environnement qui les coupe du monde, privées de relations sociales, les pensionnaires des établissements vivent souvent mal leur entrée en établissement. L’animation, l’écoute, la prise en compte des désirs et des besoins réels sont souvent négligés ou considérés comme marginaux. Ce n’est pas le cas partout et le groupe a pu visiter des établissements, en France et à l’étranger, où les modes de fonctionnement sont plus respectueux de la personne humaine vieillissante.

La fin de vie n’est pas la fin de la vie. Beaucoup reste à faire pour permettre aux personnes âgées, même fragilisées, de profiter de ce « quatrième âge » qui leur a été offert grâce aux progrès de la médecine et à l’allongement de la durée de la vie, et qui doit être, comme tous les autres âges de la vie, un temps de vie sociale, d’ouverture, de contact et de culture.[v1]

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